Elle nourrissait le secret espoir d’être la reine de la soirée,
sur la scène brillant de mille feux du Kelham Hall,
à Newark-on-Trent, là où le couronnement
de Miss England donnait lieu à toutes les spéculations
depuis que les projecteurs s’étaient braqués
sur son joli minois et le voile qui l’entourait
délicatement.
Attendu fébrilement par 50 postulantes au diadème
le plus convoité du royaume britannique,
ce mardi soir, 4 septembre,
qui a captivé les téléspectateurs comme jamais,
ne fut pas celui du sacre de Sara Iftekhar, 20 ans, une étudiante
en droit du comté du Yorkshire passée de l’ombre à la lumière
de manière fulgurante.
Bien qu’ayant attiré tous les regards après avoir été élue Miss
Huddersfield 2018 et marqué de sa présence lumineuse le
concours de beauté le plus codifié qui soit, revêtue d’une
élégante robe longue couvrante et d’un hijab revisité,
la première finaliste voilée de Miss England a fait toutefois
mentir les pronostics prédisant sa consécration nationale.

Qu’à cela ne tienne ! Sara Iftekhar, qui n’en revient toujours pas
de s’être hissée en finale et, plus incroyable encore,
d’avoir figuré parmi les grandes favorites de l’élection,
sait qu’elle a gagné sur tous les tableaux,
en remportant deux belles victoires : sur elle-même
et sur les préjugés.
« J’ai participé à cette élection afin de montrer
que la beauté n’a pas de définition, ni de standards de poids,
de taille, de couleur de peau, de race. Chacun d’entre nous
est beau à sa manière », a-t-elle écrit sur sa page Instagram,
en se décrivant comme une « fille ordinaire » qui a réalisé
quelque chose d’extraordinaire. Elle a, en effet,
osé défier les canons de beauté standardisés sur un podium
sacralisant le culte du corps, où les reines de la belle moralité
sont rarement intronisées…